Mardi 11 juillet, nous quittons Les Embiez vers 9h, destination Ajaccio. Le vent d’est ne nous est pas favorable, mais nous maintenons les voiles et partons avec un cap au 180. La traversée risque de durer un peu plus longtemps que prévu…
En début de soirée, alors que nous venons d’affaler les voiles, deux baleines croisent notre route.
La nuit arrive, Olivier prend le premier quart et je descends dormir. A minuit, alors que je m’apprête à monter sur le pont prendre mon quart, un bruit soudain nous pétrifie. Que se passe-t-il ? Avons-nous heurté quelque chose ? Olivier fait le tour du bateau, torche en main. Rien à signaler sur la coque. D’après le bruit, nous avons probablement pris quelque chose dans l’hélice. Le moteur est au ralenti et tourne normalement. Nous vérifions les fonds, pas de voie d’eau. Nous restons aux aguets sur le pont jusqu’au lever du jour.
Des dauphins viennent nous saluer vers 7h du matin, un moment agréable après une nuit stressante.
Le début de la traversée à la voile nous a fait parcourir une trentaine de miles supplémentaires. Mercredi 12 juillet à midi, nous sommes encore à 40 miles de la Corse. L’île de beauté ne se découvre qu’au dernier moment, entourée de brume. A 19h30 nous sommes enfin au mouillage à l’entrée du golfe d’Ajaccio, anse de Portigliolo. Olivier plonge inspecter la coque, il n’y a aucune trace. Nous dormons tranquilles, enfin.
Vendredi 14 juillet, nous attendons nos passagers, Marie-France, Chantal et Philippe. Nous sommes au port Tino Rossi depuis la veille, le bateau est prêt. Tout le monde est à bord en fin de soirée.
Samedi 15 juillet, après un tour au marché d’Ajaccio, nous mettons le cap sur les îles Sanguinaires. Le vent est faible, nous naviguons au moteur. Nous posons l’ancre Cala d’Alga, au pied de la Grande Sanguinaire. L’eau est cristalline. Baignade, déjeuner au mouillage avec les produits du marché, nos passager sont ravis.
Nous remettons le cap au sud et parvenons à hisser la voile malgré la faible brise. Nous mouillons cala d’Orzu. Quelques instants plus tard, un Canadair nous survole, passe, repasse puis descend au raz de l’eau, charge sa cale en eau de mer, vole à très basse altitude et relâche sa cargaison à proximité des bateaux au mouillage. Impressionnant !
Nos passagers dinent « Chez Francis », paillote rendue célèbre par l’action des gendarmes en 1999, l’ayant incendiée « clandestinement ». Un service de navette les amène sur la plage et les ramène en fin de soirée au bateau.
Dimanche 16 juillet, nous quittons le mouillage en début de matinée. Il nous faut un peu plus de 2 heures pour rejoindre Propriano et faire le plein de carburant. Nous préférons repartir et mouiller sur la cote sud du golfe pour déjeuner. Nous nous dirigeons ensuite vers le sud. La brise est légère, nous installons le gennaker. La voile est belle, le bateau avance, nos passagers sont sous le charme. Nous arrivons vers 20h plage de Murtoli où nous mouillons pour la nuit. Il n’y a quasiment pas de bateaux. Chantal, Philippe et Marie-France savourent le calme du lieu et piquent une tête dans une eau bleue limpide.
Lundi 17 juillet, nous rejoignons Bonifacio en 3h. Nous retrouvons avec grand plaisir cette cité de caractère. Nos passagers visitent la ville haute et goutent aux spécialités culinaires.
Mardi 18 juillet, Chantal, Philippe et Marie-France ont préféré quitter Bonifacio pour les Lavezzi. Nous appréhendons la surfréquentation du site, mais nous parvenons à mouiller Cala di Giunco, dans la zone dédiée. L’eau est transparente avec des reflets turquoises. L’île de Lavezzu est rocailleuse et sauvage. Nous passons la journée dans un paysage digne des Seychelles.
Nous avons réservé une place au port de Cavallo. Cette île des Lavezzi, entièrement privée, est réputée pour accueillir des personnes fortunées ou célèbres. Mais nous découvrons une marina vieillissante et quasi vide, où quelques rares clients prennent un verre dans l’unique bar. Nous passons tout de même une soirée sympathique avec nos passagers en terrasse du seul restaurant.
Mercredi 19 juillet, le vent est assez soutenu et il souffle du nord-ouest. Nous naviguons vent debout, au moteur et nous mouillons Anse de Chevanu pour déjeuner. Mais le vent continue à forcir et nous repartons sur une mer un peu agitée et un vent force 3-4. Nous mouillons pour la nuit devant la plage d’Erbaju, au pied du lion de Roccapina. La baie est abritée, la plage déserte et l’eau à 25°.
Jeudi 20 juillet, la houle a eu raison de l’envie de mouillage de nos passagers et nous prenons la direction d’Ajaccio. Après une pause déjeuner dans la baie de Cupabia, nous rejoignons le port Tino Rossi.
Vendredi 21 juillet, dernière journée pour nos passagers. Nous retournons aux Sanguinaires, site par lequel Chantal, Marie-France et Philippe ont commencé leur séjour. L’eau est chaude, mais les méduses sont arrivées et Philippe en croise d’un peu trop près. Aïe !
En fin de journée, nos passagers vont écouter un concert de chants polyphoniques puis nous nous rejoindrons au restaurant chez Pascale, où les cannelloni au brucciu, le civet de sanglier et le veau aux olives ravissent nos papilles.
Samedi 22 juillet, nos passagers repartent vers le continent, les valises remplies de souvenirs et, nous l’espérons, avec un regard un peu différent sur la Méditerranée, ses charmes, sa beauté et son caractère.