Traversée Sardaigne – Sète à bord de notre voilier Zourite

Samedi 7 septembre. Nous quittons Olbia à 6h du matin. Il fait encore nuit. Nous longeons la côte en remontant vers le Nord et empruntons le détroit de la Maddalena.

Sortie du golfe d’Olbia, l’île Tavolara au second plan

Dans les Bouches de Bonifacio, le vent atteint force 4 puis 5. Nous sommes sous génois uniquement et Zourite avance à plus de 8 nœuds.

Nous atteignons Porto Pollo, sur la côte ouest de la Corse, en fin de journée. L’orage menace et le marinero nous recommande de partir tôt le lendemain car le temps va se dégrader.

Dimanche 8 septembre. Nous arrivons à midi au port Tino Rossi à Ajaccio. Nous voilà bien amarrés… et pour quelques jours !

Mercredi 11 septembre. Les BMS, bulletins météo spéciaux, se succèdent signalant des avis de coup de vent les uns après les autres. Impossible de traverser vers le continent. Nous prenons le bus jusqu’aux Sanguinaires et partons en randonnée sur le sentier des douaniers.

Jeudi 12 septembre. Il pleut depuis cette nuit. Le vent souffle fort même dans le port. Nous avons doublé les amarres. L’appli météo Windy affiche des couleurs peu engageantes ! En fin de journée tous les vols sont annulés et les 4 aéroports de l’île sont fermés, les rafales de vent atteignant 140 km/h.

Dans les jours qui suivent les conditions météo ne s’améliorent pas.

Dimanche 15 septembre. Cela fait une semaine que nous sommes bloqués à Ajaccio mais aujourd’hui une fenêtre météo se dessine. Nous quittons la Corse à la voile. Le vent est modéré mais la houle est importante. Les creux de 1,5 à 2m rendent la navigation fatigante.
Le vent fraichit. Nous réduisons les voiles. Le ciel est bien dégagé et nous apercevons les montagnes corses jusqu’à la nuit.

Passage de la passe des Sanguinaires le matin du départ avec une météo relativement clémente

Au lever du jour, nous apercevons Port Cros et Porquerolles. Le vent est tombé et nous avons démarré le moteur. Mais la houle perdure. Elle est plus hachée que précédemment. Probablement le résultat du fort coup de vent qui sévit actuellement sur le golfe du Lion et jusqu’à Marseille.
Nous atteignons Saint Pierre des Embiez en début d’après-midi. Nous n’avons vu ni dauphins, ni baleines, ni cachalots, mais l’état de la mer était loin d’être favorable à l’observation des cétacés.
Nous partons faire le tour de l’île à pied, une jolie balade.

Mardi 17 septembre. Nous quittons le port avant 9h. Météo France a émis un BMS et le vent va souffler fort cet après-midi. 30 miles nautiques nous séparent de Marseille, nous atteignons le vieux port en début d’après-midi.

Entrée au vieux port à Marseille

La grisaille s’est installée et les averses ont rincé le bateau. Nous avons fait un passage à la librairie maritime La Cardinale sur le vieux port et avons de la lecture pour attendre le retour du beau temps.

Mercredi 18 septembre. Nous quittons Marseille au lever du jour. La météo prévoit un vent de Nord le matin. Mais pour l’instant le vent d’Est est faible et le ciel chargé.

A la mi-journée le soleil revient. Nous atteignons la zone où le Rhône se jette dans la mer et la démarcation des eaux est visible.

Vers 15h nous commençons à apercevoir le Mont Saint Clair et à 19h nous sommes amarrés au pied du môle Saint Louis. Nous revoilà à Sète.
Il aura fallu 11 jours pour rallier Olbia à Sète et parcourir 360 miles nautiques. La traversée n’aura jamais été aussi longue ! Mais naviguer c’est aussi être humble devant la mer, prudent, patient et profiter des escales « contraintes » pour découvrir ou redécouvrir des villes ou des régions.

Zourite au port de Sète

Croisière en Nord Sardaigne

Samedi 24 août. Nous quittons le mouillage de Roccapina, en Corse, à 7h du matin. Une légère brise nous permet de dérouler le gennaker.

D’une île à l’autre, pavillons corse et sarde

A la mi-journée, nous croisons plusieurs groupes de dauphins. Certains d’entre eux sont joueurs et viennent « gambader » à l’étrave du bateau. Le spectacle est magnifique.

Retrouvez la vidéo sur https://youtu.be/RUYOi3NToQU

Nous arrivons sur la côte sarde en milieu d’après-midi et mouillons à la pointe Nord Ouest, Passagio della Pelosa, devant Isola Piana. L’eau est turquoise.

Dimanche 25 août. La brume matinale s’est levée et nous atteignons Castelsardo en début d’après-midi.

Nous écartons l’idée de prendre le bus comme nous l’a conseillé la capitainerie et c’est à pied que nous rejoignons la Citadelle. Ouf ça grimpe ! Et il fait très chaud. Mais cela en valait la peine. Les ruelles et les façades colorées ont beaucoup de charme et le point de vue sur la baie est magnifique.

Finalement, nous n’aurons pas le courage de remonter à la Citadelle diner au restaurant et c’est du port que nous contemplons la ville de nuit.

Lundi 26 août. Nous quittons le port en fin de matinée. Nous n’avons que 10 miles nautiques à parcourir jusqu’à notre prochaine escale, Isola Rossa.
La marina est petite mais sympathique. Nous entamons une randonnée vers la pointe Canneddi. La côte est sauvage, découpée, rocheuse.

Mais dès qu’une plage se dessine, elle est systématiquement occupée par des établissements qui alignent des dizaines de parasols !

Le soir, nous dinons sur le port et nous nous régalons de spaghetti alle vongole. Une merveille !

Mardi 27 août. Nous avons mis le cap sur Santa Teresa di Gallura. Nous arrivons vers 13h à la marina et une énorme averse s’abat sur nous. Le tonnerre gronde au loin.

Dès l’accalmie, nous montons dans la ville. Les maisons sont très colorées, comme dans quasiment toutes les villes sardes que nous avons visitées.

Nous sommes à la pointe nord de la Sardaigne et et de la place-belvédère nous voyons Bonifacio. Le point de vue sur les Bouches est magnifique.

Mercredi 28 août. Nous sortons du port de Santa Teresa par un chenal encaissé qui n’est pas sans rappeler celui de Bonifacio. Le vent souffle assez fort, 4 Beaufort, et la mer est formée avec des creux de 1 mètre. Une fois entrés dans le passage entre les îles de la Maddalena et la côte, le vent se tasse. Mais venant du Sud-est, il nous oblige à tirer des bords d’une rive à l’autre. La trace AIS de notre navigation le montre bien !

Nous entrons dans le golfe de Cannigione et mouillons Cala Bitta. Une belle journée de voile !

Jeudi 29 août. Nous mettons le cap sur Golfo Pevero. Nous mouillons par 7 m de fond sur du sable. La couleur de l’eau est incroyable !

Un bateau de location, avec 6 hommes à bord, apparemment des touristes allemands, mouille devant nous. Trop près, ils sont sur notre ancre. Ils ont l’air de s’interroger sur la conduite à tenir, mais finalement ne bougent pas. En début d’après-midi, nous nous apprêtons à les interpeler pour pouvoir lever l’ancre, mais ils s’en vont également.

Nous partons vers Cala Sabina. Nous y avons mouillé l’an dernier, le coin est joli. Un petit train passe régulièrement au fond de la baie. Nous arrivons au mouillage en même temps qu’un autre voilier. Nos voisins de tout à l’heure ! Nous posons l’ancre rapidement. Eux vont mouiller contre un bateau, très près une fois de plus, et le propriétaire italien n’apprécie guère. Décidément, ils ont le chic pour poser leur ancre là où il ne faut pas !!

Vendredi 30 août. Nous quittons Cala Sabina pour Olbia où nous embarquerons nos nouveaux passagers le lendemain.

Dimanche 1er septembre. Direction Golfo d’Arençi. Habituellement nous y croisons des dauphins, attirés par une ferme marine toute proche.

Nos passagers goûtent avec bonheur à leur premier jour de croisière.

Nous apercevons quelques dauphins dans l’après-midi, nageant sans crainte entre les bateaux au mouillage.
Nous passons la soirée et la nuit Cala Sabina.

Lundi 2 septembre. Le temps est gris. Nous nous dirigeons vers Golfo Pevero. Déception ! La mer a perdu sa couleur turquoise et le site n’a plus le charme que nous lui avons découvert quelques jours auparavant. Après le déjeuner, nous rejoignons Cannigione. Peu après notre arrivée, un violent orage éclate. Nous voici donc coincés au bateau, à l’abri sous le bimini.

Rien de grave, c’est l’heure de l’apéritif. Spritz pour tout le monde !

Et le soir, nous dinons dans un restaurant de la ville où les pizzas et les pâtes sont excellentes. C’est ça aussi la croisière !

Mardi 3 septembre. Le soleil est revenu et le vent s’est levé. Chantal, Philippe et Marie France vont faire du shopping, pendant que je me dirige vers le bureau qui délivre les permis pour naviguer au sein de l’archipel de la Maddalena. C’est un parc national et les activités y sont réglementées. J’apprends qu’une nouvelle réglementation autorise l’ancrage uniquement du lever au coucher du soleil. Il va falloir modifier nos plans et trouver une zone de mouillage sur bouée ou un port pour la nuit.

Nous partons à la voile par force 3. Nous contournons l’île principale par l’ouest à la recherche d’un mouillage abrité pour déjeuner. La Cala L’Inferno que nous avions repérée est trop agitée, c’est à Spiaggia di Bassa Trinita que nous trouvons un abri.
Le vent se maintient et nous décidons de passer la nuit à Porto Massimo, au nord de la Maddalena.

La saison touche à sa fin et la marina est très calme.

Mercredi 4 septembre. Il a plus cette nuit et nous quittons le port sous un ciel chargé.

Nous arrivons à Porto Rotondo dans l’après-midi. Comme son nom l’indique il est agencé en rond, ce qui est plutôt original. La place qui nous est attribuée est dans une panne étroite et la manœuvre est « sportive ».

Photo www.portorotondo.it

Nous sommes sur la Costa Smeralda et les ports ont la réputation d’être chers, d’aligner les magasins de luxe et les yachts. Contrairement à cette image, la marina est sympathique et agréable. Nous passons une jolie soirée.

Jeudi 5 septembre. La météo s’est dégradée. Il y a eu des orages dans la nuit, le vent atteindra force 4 à 6 dans la journée et la mer est agitée. Nous avions prévu une pause déjeuner cala Moresca, mais le vent ne le permet pas. Dans le golfe d’Olbia, nous naviguons vent debout et il atteint 38 nœuds.

Dans le chenal, nous croisons d’imposants ferries qui rallient l’Italie et la Corse.

Nous arrivons à la Marina di Olbia Yachting Services à la mi-journée. Chantal et Marie France prennent la navette pour le centre ville.
Les prévisions météo pour le lendemain sont pessimistes : vent violent et orages. Malheureusement le port sera complet et nous ne pourrons pas rester.

Vendredi 6 septembre. Olivier a réussi à négocier une place au port. Nos passagers sont soulagés. Nous empruntons la navette tous ensemble pour Olbia et allons déguster quelques glaces dans les rues piétonnes du cœur de la ville.

Ce soir Chantal, Philippe et Marie France reprennent l’avion.

Les bateaux de location sont rentrés et la marina est une véritable fourmilière. Il y a de l’ambiance sur les pontons ! Demain nous quitterons la Sardaigne, direction la Corse puis Sète.

Sardaigne – Archipel de La Maddalena

Nos passagères, Charlotte et Mélanie, ont atterri ce matin. Après un déjeuner pris à quai, nous sortons par le (très) long chenal d’Olbia. Premier mouillage entre la Cala Moresca et l’isola di Figarolo. Quelques dauphins évoluent dans la zone, mais ils sont poursuivis par des dizaines de bateaux. Il y a même des nageurs tractés par des scooters sous-marins. Il semblerait que l’approche des mammifères marins ne soit pas réglementée en Sardaigne et que la nécessité de respecter leur tranquillité ne soit pas une évidence.
Nous poursuivons notre route vers le nord et mouillons pour la nuit Cala Sabina. Un petit train passe régulièrement au fond de la baie. La nuit est très calme.

Vendredi 18 août, nous levons l’ancre en début d’après-midi. Le vent de sud-est souffle suffisamment (force 3-4) pour que nous prenions un ris dans le génois. Direction Cannigione où nous avons réservé une nuit au port. La ville est nichée au fond d’un petit golfe, bien abritée. Nous faisons le plein de fruits et légumes car nous partons pour quelques jours dans l’archipel de La Maddalena.

Samedi 19 août, nous quittons Cannigione et piquons sur l’île de Caprera. Nous avons acheté un permis pour la journée, obligatoire pour naviguer dans la réserve de La Maddalena. La baie de Porto Palma est magnifique, mais il y a trop de bateaux. Nous poursuivons notre route sur la côte ouest de l’île mais bientôt le pont qui la relie à l’île principale, Maddalena, nous oblige à faire demi-tour. A quelques miles se trouve l’île Santo Stefano. Nous mouillons Cala di Villamaria, aux côtés de quelques voiliers. Charlotte et Mélanie partent explorer les rochers en paddle.

En fin de journée nous longeons La Maddalena par le sud, puis l’ouest et mouillons Spiaggia di Bassa Trinita. Il ne reste qu’un voilier et nous pour la nuit.

Dimanche 20 août, après une baignade matinale nous mettons le cap sur le nord de l’île Maddalena, la contournons et rejoignons le nord-ouest de l’île Caprera.

Nous déjeunons Cala Garibaldi. La baie est une des plus jolie de l’île. Une pinède apporte un peu d’ombre sur une plage de sable blanc bordée de rochers.

Un fort vent de nord-est est prévu pour cette nuit. Nous décidons de quitter l’archipel et de partir vers le sud. Nous mouillons dans le Golfo d’Arançi, à proximité de l’île de Figarolo, nous sommes relativement abrités par la montagne.

Lundi 21 août, le vent s’est levé dans la nuit, comme annoncé. Au lever du jour il atteint force 4-5. Vers 6h, une vedette moteur dérape et se rapproche dangereusement. Les propriétaires tentent de lever l’ancre, mais sans succès. Nous allumons le moteur, prêts à éviter le bateau. Tout le monde est sur le pont. Le vent violent perturbe les manœuvres de la vedette qui n’est plus qu’à quelques mètres de nous. Après plusieurs tentatives, l’équipage parvient à lever l’ancre et quitte le site. Nous prenons un petit déjeuner très matinal.
Peu à peu le vent se calme. Nous avons installé le hamac sous le portique arrière. La place est très convoitée !

Nous apercevons plusieurs fois des dauphins. Charlotte et Mélanie espèrent se mettre à l’eau lors de leur passage, mais ce ne sera pas le cas.

En début d’après-midi nous mettons le cap sur le sud du golfe d’Olbia. Nous apercevons un déchet flottant. Vite l’épuisette. Une manœuvre d’approche et hop la cagette de polystyrène est remontée sur le pont. Nous la déposerons à l’espace de tri du prochain port.

Nous mouillons pour la baignade au pied de l’île Molara. L’eau est toujours aussi cristalline.

Nos passagères s’emparent des paddle et Mélanie se lance dans quelques figures acrobatiques.

En fin de journée, nous rejoignons notre mouillage préféré : Capo Coda Cavallo.

Mardi 22 août, nous profitons des charmes du mouillage toute la matinée. Baignade, paddle, snorkelling, nous ne nous lassons pas.
Vers 15h nous levons l’ancre, direction Porto Ottiolu. Un petit vent de nord-est nous permet de naviguer à la voile à une vitesse de 4 nœuds. La fin de journée à terre est agréable. Nous nous régalons de gelati et autres spécialités.

Mercredi 23 août, après quelques achats, notamment des pâtes (certaines au piment, d’autres d’une taille démesurée), nous quittons le port. Le vent du nord se maintient force 3. Nous remontons au près et mouillons Porto Brandichi. La vue sur l’île de Tavolara est magnifique, mais le site n’est pas très abrité.

Nous levons l’ancre vers 19h, le vent est tombé et nous allons mouiller….. Capo Coda Cavallo ! Dernière nuit pour Charlotte et Mélanie.

Après une baignade matinale, nous mettons le cap sur Olbia où nos passagères doivent prendre l’avion en début d’après-midi. Nous nous amarrons au Molo vecchio et dégustons une dernière glace ensemble Corso Umberto.

Nous quittons Olbia en début d’après-midi. Dans le chenal nous croisons, de très près, un étonnant ferry !

Nous mettons le cap au nord, au grand largue, jusqu’à Porto Liccia où nous mouillons pour la nuit, sur du sable par 6 m de fond. Le mouillage est roulant jusqu’à 21h. Le passage des multiples bateaux à moteur crée une houle désagréable. Durant tout notre séjour en Sardaigne, nous avons subi le passage incessant des bateaux à moteur, petits et grands. Il faut être vigilant car ils sont nombreux, vont vite et ne respectent pas toujours les priorités, ni les baigneurs.

Vendredi 25 août, au matin le mouillage est calme, l’eau transparente. On distingue la chaine jusqu’à l’ancre et les poissons qui se déplacent en banc.

Il est temps de remettre le cap sur la Corse et de quitter la mer Tyrrhénienne où nous avons navigué trois semaines avec beaucoup de plaisir. Nous empruntons le passage entre l’archipel de La Maddalena et la côte nord Sardaigne au moteur puis traversons les Bouches de Bonifacio. Nous naviguons vent debout mais il ne dépasse pas 10 nœuds. Après une halte carburant à Bonifacio, nous poursuivons notre route jusqu’à la plage d’Erbaju et mouillons au pied du Lion de Roccapina. Nous revoilà en Corse.

Sardaigne – Costa smeralda

Enfin nous reprenons la mer ! Nous sommes à Bonifacio depuis 5 jours, bloqués par la météo. Pierre-Claude nous a rejoint hier. Le vent est établi, la météo annonce force 3 à 5 le matin et 5 à 6 l’après-midi. Nous passons les Bouches au grand largue à 7 nœuds. Le bateau file, l’allure est rapide et confortable. Nous décidons de contourner l’archipel de la Maddalena par le nord afin de continuer à bénéficier du bon vent qui nous pousse.

La navigation a duré 7 heures. En fin d’après-midi, nous mouillons Cala di Volpe, parmi de nombreux yachts. Nous sommes sur la Costa Smeralda, 55km de plages privées et marinas de luxe.

Mercredi 9 août, nous quittons le mouillage et mettons le cap au sud. Nous n’entrons pas dans le golfe d’Olbia par le nord, nous préférons passer entre l’île Molara et l’île Tavolara. Cette dernière est imposante, majestueuse. Elle sera dans notre champ de vision quasiment tout notre séjour.

Nous essayons de mouiller Spiaggia di Lastra Ruia, mais il y a peu de sable et les bateaux déjà présents ne nous permettent pas d’y poser l’ancre. Nous continuons vers l’est et mouillons à Capo Coda Cavallo. Il y a du monde, des voiliers, des yachts, des semi-rigides, mais l’eau est incroyablement claire et chaude.

Le soir il ne reste que quelques voiliers. Le site est vraiment magnifique.

Vers 19h, alors que nous prenons l’apéritif, un voilier s’engage entre la côte et un ilot rocheux. Pour y être allée en paddle l’après-midi, je sais qu’il n’y a pas de fond. Comment les prévenir ? Trop tard. Nous voyons le bateau s’arrêter brutalement, coincé dans les rochers. Un des passagers saute à l’eau pour inspection. Nous nous concertons sur la manière d’agir. Notre annexe suffira-t-elle à extraire le voilier des rochers ? Mais déjà un petit bateau va leur porter secours. Après quelques essais et engueulades à bord, nous semble-t-il, le voilier recule. Un des passagers saute alors à l’eau. Un autre le poursuit. Le premier rejoint la côte et part à pied. Le second se fait ramener au voilier par un bateau. Chacun s’en va de son côté. L’ambiance à bord ne doit pas être terrible après l’incident !

Jeudi 10 août, nous continuons notre route vers le sud. Le vent est très léger, nous hissons le gennaker. Après 2h30 de navigation tranquille, nous décidons de mouiller devant La Padula Sicca. Je suis à la barre et j’annonce les profondeurs pour Olivier, à l’avant du bateau, prêt à poser l’ancre : 4 m , 3 m 60, 3 m, oups le fond monte brutalement alors que nous sommes loin du rivage. A 2m80, je vire rapidement et m’éloigne. Pas question d’aller se planter dans les rochers qui jonchent le fond. Une nouvelle approche par l’est nous permet de trouver une zone de sable à 5 m de fond. Idéal. Nous passons l’après-midi à profiter du paysage, du chant des cigales dans la pinède voisine, de l’eau turquoise et d’un bon livre.

Vendredi 11 août, il fait beau (comme tous les jours depuis notre arrivée) et une légère brise nous accompagne. Cap au sud. Nous ne pourrons pas aller très loin, car notre carte marine détaillée s’arrête à la latitude 40°38 N. Le vent monte (force 3-4) et nous filons au près. Vers 13h, nous arrivons « au bout de la carte », devant la plage d’Orvili. Sur un promontoire se dresse le Castello della Fava. Le paysage est beau et cette limite de la carte dessine une frontière avec un territoire inconnu. Une drôle d’émotion nous étreint. Nous ne pouvons que penser à tous ces marins qui, aux siècles derniers, partaient découvrir le monde.

Nous virons, un peu à regret, et remontons vers le nord de quelques miles. Ce soir, escale à Porto Ottiolu. Nous dinons au restaurant et découvrons des spécialités sardes : les fregola et les culurgiones, des pâtes fraiches excellentes.

Samedi 12 août, il n’y a quasiment pas de vent, nous partons au moteur et faisons route vers l’île de Tavolara, ma préférée. A la mi-journée, nous jetons l’ancre devant l’île Molara. Une vraie piscine ! L’eau est d’un bleu incroyable ! Elle est si transparente que l’ombre du bateau se dessine sur le sable par 7 m de fond.

Cette zone est une réserve naturelle protégée et le mouillage y est autorisé du lever au coucher du soleil uniquement. Nous retournons à Capo Coda Cavallo, qui va devenir notre mouillage favori. Le coucher de soleil est magnifique.

Dimanche 13 aout, nous profitons de la beauté du site. Paddle, baignade, lecture…

Mais un dimanche d’aout en Italie, la tranquillité ne dure pas ! De nombreux bateaux arrivent, y compris un bateau-marchand de glace.

Un bateau promenade vient mouiller à quelques mètres de nous. L’ambiance est festive. L’animateur raconte des blagues au micro. Les passagers sautent à l’eau. Ceux qui ne savent pas bien nager sautent avec un gilet de sauvetage. Incroyable !


Nous levons l’ancre, parcourons quelques miles et déjeunons au mouillage à Porto Taverna. Puis nous longeons la face sud-est de l’île Tavolara. Elle est imposante et magnifique. Nous décidons de passer la nuit devant Porto San Paulo. La vue sur l’île Tavolara est superbe. Le mouillage est sûr, nous nous rendons à terre en annexe, l’occasion de déguster des cocktails très colorés en terrasse d’un bar de plage.

Mardi 15 août, nous remontons vers le nord. Pierre-Claude doit prendre l’avion en fin de journée à Olbia. Nous traversons le golfe et mouillons pour le déjeuner Cala Moresca. Il y a beaucoup de bateaux. Tout à coup des cris d’enfants : « delfini ! delfini ! ». Un groupe de dauphins passe entre les bateaux puis repasse plusieurs fois. Deux d’entre eux frôlent le bateau et sautent sous nos yeux ébahis. Ils n’ont pas l’air farouche car la zone est peuplée et bruyante. C’est peut-être la proximité d’une ferme aquacole qui les attire….

Dans l’après-midi nous regagnons Olbia. Nous avons réservé une place à la Marina di Olbia Yachts Services, une marina chic et chère, destinée à le devenir encore plus à en croire leur luxueuse brochure. Alors que Pierre-Claude rejoint l’aéroport, une voiture avec chauffeur nous dépose dans le centre d’Olbia. Le cœur de ville se résume à quelques rues, mais l’ambiance est agréable et nous dinons dans un restaurant typique qui a installé ses tables dans les ruelles autour de sa porte. La cuisine est délicieuse. Mais à minuit lorsque nous voulons rentrer à la marina, plus de navette et pas de taxis. Il nous faudra plus d’une heure à pied pour rejoindre notre marina de luxe certes, mais bien éloignée de tout.

Mercredi 16 août, nous quittons la marina et décidons de nous amarrer au Molo vecchio. Le quai n’a pas de branchement électrique ni d’accès à l’eau, mais il est en plein centre d’Olbia, au pied de la grande roue, et gratuit. La manœuvre d’amarrage n’est pas simple. Il y a peu de place entre les bateaux déjà amarrés le long du quai et il semble qu’il y ait des blocs de béton sous l’eau. Olivier saute sur le quai pour amarrer l’arrière. Il est haut et les bites d’amarrage très espacées. Le vent éloigne le bateau du quai. Olivier tente de l’amarrer par l’embelle, mais n’y parvient pas. Me voilà seule à la barre, Olivier sur le quai. Je fais demi-tour et revient vers le quai, mais là encore le vent m’éloigne du mole. Je dois retenter la manœuvre. Le stress monte. Je parviens finalement à accoster et placer le bateau le long du quai. Olivier saute à bord et amarre le bateau. Ouf. Nous avons la journée pour aller découvrir Olbia avant l’arrivée de nos nouvelles passagères.